La maison des enfants
Tout individu est un être différent de son groupe, c’est d’ailleurs l’attribut premier du terme « individualité ».
Ainsi, et plus particulièrement jusqu’aux environ de leur sixième année, le rythme de développement est très différent d’un enfant à l’autre.
La pédagogie Montessori respecte le rythme de chacun et propose un travail individualisé en accord avec ce principe de base. Ceci est rendu possible grâce à l’observation fine et personnalisée réalisée par l’éducateur.
C’est donc l’enfant qui choisit librement son activité parmi celles qui lui ont été présentées ou celles qu’il souhaite qui lui soient présentées.
Ce libre choix est essentiel car il permet à l’enfant de construire un projet, de devenir acteur et réalisateur de son apprentissage. Il développe ainsi son estime de lui-même, il apprend à penser par lui-même et à prendre ses propres décisions.
Mais libre choix ne signifie pas laisser faire, le rôle de l’éducateur est alors essentiel, il doit avoir une bonne connaissance du développement physique et cognitif de l’enfant, c’est un guide qui aide l’enfant à cheminer dans ses apprentissages.
Il se doit d’être toujours à l’écoute, et d’une présence discrète mais attentive pour ne pas entraver la soif d’autonomie de l’enfant. « Aide-moi à faire seul ».
Les 3 premières années (entre 3 et 6 ans) sont une étape essentielle dans la vie de l’enfant, elles constituent la base de toute sa scolarité à venir, développement de l’autonomie, éveil de la soif de connaissance, appétit pour le travail, rigueur dans le déroulement d’une activité ….
Apprendre doit devenir une activité captivante de découverte qui conduit l’enfant à la concentration, la motivation et l’autodiscipline.
Selon le principe montessorien « la fonction du milieu n’est pas de former l’enfant, mais de lui permettre de se révéler », l’enfant doit se sentir bien dans sa classe, il s’agit en effet de créer une maison des enfants.
Il doit éprouver du plaisir à la retrouver chaque matin. Le caractère esthétique est important, car il incite au travail, l’ambiance sera donc préparée avec grand soin par l’éducateur afin d’éveiller chez l’enfant curiosité et volonté.
Le mobilier de la maison des enfants sera adapté à la taille et la force des enfants, le matériel pensé par Maria Montessori sera disposé selon les 4 aires de travail préconisées à portée des enfants toujours dans le but de favoriser leur autonomie et leur indépendance.
L’éducateur dans cette maison des enfants ne transmet pas un savoir, il n’attribue ni punition ni récompense, mais se montre disponible aux besoins des enfants. Il est le gardien de l’ambiance, du calme et de l’atmosphère de concentration. Il est le porteur de règles en vigueur au sein du groupe.
En travaillant avec le matériel élaboré par Maria Montessori, l’enfant accumule des informations au travers de sa propre expérience liée à la manipulation.
Il acquiert donc des connaissances par ses ressentis physique, par sa réflexion propre et au travers des observations constructives et un travail autonome.
Ce matériel est pensé comme un outil de développement et suit un enchaînement très précis qui va du plus simple au plus élaboré, du concret vers l’abstrait.
Chaque matériel est unique, rangé à une place qui lui est propre dans l’ambiance et contient intrinsèquement son contrôle de l’erreur.
L’enfant n’a donc plus besoin de l’adulte lorsque le matériel lui a été présenté pour l’utiliser et vérifier seul la bonne utilisation qui lui est liée.
La manipulation et l’appréhension du matériel développent la concentration, la logique et la dextérité.
Chaque matériel a un but défini et suit une logique dans sa réalisation avec un début, un milieu et une fin.
L’enfant peut répéter son activité aussi souvent qu’il le souhaite, l’apprentissage se réalisant dans la répétition.
Il intégrera les actions, perfectionnera son geste, construira son intelligence et développera une réelle capacité à la concentration.
C’est un matériel sensoriel, la manipulation entraîne la représentation mentale de l’objet. Maria Montessori parle de la main comme du « cerveau extérieur ».